A LA POINTE - ENVIRONNEMENT

Pointe Croisette. Défense de l’environnement, du littoral et du cadre de vie du quartier à Cannes

Nouveau : un Outil de Mesure du Littoral bouffé par le Béton

La Banque de Données des Aménagements sur la Mer

Le fruit de plusieurs années de recherches universitaires de haut niveau

samedi 12 août 2006


C’est à la demande du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, de l’Agence de l’Eau et des Conseils Régionaux concernés que ces travaux de recherche sur l’urbanisation du littoral ont été réalisés.

Le résultat de ces 3 années de recherches effectuées par le professeur Alexandre MEINESZ (Université de Nice) est aujourd’hui disponible : accessible d’un simple clic.

Venez voir.


L’Inventaire informatisé de l’état des côtes françaises

 Auteur des recherches :

Laboratoire de l’Environnement Marin de l’Université de Nice, dirigé par Monsieur le Professeur Alexandre MEISNESZ.

 Le site internet ? hélas,il n’est plus disponible. Bizarre. Les sites qui déplaisent ont tendance à disparaître.

 résultat : l’inxorable destruction du littoral

DépartementTaux d’Occupation du Littoral
Alpes-Maritimes 27,38 %
Var 13,70 %
Bouches-du-Rhône 29,99 %
Gard 40,61 %
Hérault 26,53 %
Pyrénées-Orientales 11,29 %
Haute-Corse 2,45 %
Corse-du-Sud 2,08 %

Facile de voir les départements qui ont défendu leurs côtes et ceux qui ont laissé faire les promoteurs. Sans commentaires.

Littoral de Cannes
Constructions résidentielles, ports, jetées. Le littoral azuréen a perdu son caractère naturel - les dommages sont irréversibles.

Extrait de la Note de Synthèse des Résultats


Accès au texte original : cliquez ici, puis sur Données et Synthèse des Résultats.


Extraits notables du texte original

« 

 L’aménagement du littoral est le plus souvent évalué en considérant l’intégration paysagère des ouvrages (évaluation subjective) et les retombées économiques (évaluation chiffrée).

 Il convenait d’apporter une autre évaluation : celle des impacts directs sur les écosystèmes littoraux causés par les aménagements gagnés sur la mer.

 L’emprise des ouvrages gagnés sur la mer a été comparée aux surfaces de petits fonds et linéaires du littoral existant avant toute construction. Cela permet de donner une évaluation quantitative fiable, exprimée en taux d’occupation, du principal impact anthropique sur les écosystèmes littoraux.

 Cet impact est irréversible et chaque nouvelle construction gagnée sur la mer augmente les taux d’occupation des petits fonds et du linéaire côtier. (...)


 Calculé à la même échelle (1/10 000) et avec la même méthode (SIG), le linéaire de l’ensemble de ces côtes représente 2056 km, non compris les rivages de l’étang de Berre (100 km) et de Monaco(5 km) ; dont 977 km pour la Corse, 853 km pour la région PACA et 226 km pour le Languedoc Roussillon.

 La surface des petits fonds les plus riches en biodiversité (entre 0 et -20 m de profondeur) a été évaluée à 168 769 ha (1 688 km²) ; dont 500 km² pour la Corse, 668 km² pour la région PACA et 520 km² pour la région Languedoc Roussillon.

 Sur l’ensemble de ce littoral (non compris les rivages de l’étang de Berre et de Monaco), 947 ouvrages distincts (d’une surface supérieure à 100 m²) ont été construits ; dont 149 ports, 109 ports abris, 137 terre-pleins, 62 plages alvéolaires, 397 épis, 58 appontements et 35 endigages d’embouchure de cours d’eau. Leur répartition est très irrégulière selon les régions (628 ouvrages ont été construits sur la mer dans la Région PACA, 228 dans le Languedoc Roussillon et 81 en Corse). (...)


 Ces modifications sont irréversibles et non compensables (il est utopique d’imaginer la destruction d’un port pour redonner vie à une surface marine, comme il est utopique de penser remonter artificiellement les surfaces inférieures à 20 m pour les rendre plus propices à la vie sous-marine).

 Le linéaire du littoral devenu artificiel est important (226 km devant l’ensemble des côtes françaises). Ainsi, des aménagements ont été construits devant 11 % du littoral des côtes françaises de la Méditerranée qui présente de ce fait vu de la mer un aspect d’amoncellement de blocs rocheux ou de tétrapodes en béton.(...)


 L’emprise des ouvrages sur les petits fonds est globalement important : devant l’ensemble des côtes françaises méditerranéennes, 5282 ha ont été couverts ou endigués et de ce fait dégradés ou détruits à jamais.


 Ces résultats permettent de comprendre que c’est le cumul de l’ensemble des destructions imputables à l’aménagement du littoral qu’il convient de considérer. Chaque nouvel ouvrage réduit le linéaire et l’espace marin littoral de façon définitive et ses impacts s’ajoutent aux précédents. Ainsi, si chaque décision de construction d’ouvrage sur la mer peut être justifiée pour un objectif économique ou social à court terme de développement, son impact va s’additionner aux précédents et il sera effectif pour toujours !
 »


Source : Nice-Matin du 13 juin 06.


Merci de nous communiquer vos réactions.